Comment accompagner les phases de transition dans nos vies ?
J’ai perdu mon emploi, j’ai changé de lieu de vie, je suis rentrée d’un long voyage, j’ai fait mes premiers pas dans la vie active, j’ai perdu un proche…Autant de transitions, de changements de vie, de chocs extérieurs qui nous bouleversent intérieurement. Et pourtant, qui nous a appris à apprivoiser ces transitions ?
Sur quoi pouvons-nous nous appuyer lorsque tous nos repères sont bousculés ? À quoi pouvons-nous réellement nous raccrocher quand tout semble mouvant ?
Dans cet épisode, je te partage comment accompagner ces phases de transition dans nos vies pour y insuffler plus de douceur et de sérénité.J’espère que cet épisode t’apportera un peu de lumière si tu traverses, toi aussi, une période de transition.
Définir les transitions de vie
D’abord, j’aimerais définir ce qu’on entend par phase de transition, ces passages de vie que nous traversons tous.Dans notre existence, nous rencontrons de nombreux caps, des passages, des traversées — parfois des traversées du désert, parfois de véritables moments de chaos.
J’imagine ces passages comme des moments où l’on bascule d’une rive à une autre : on quitte une rive connue, familière, rassurante, avec ses codes, ses habitudes et ses conditionnements, pour aborder une autre rive dont on distingue à peine l’horizon.
Quelques exemples fréquents de transitions :
- Séparations amoureuses ou amicales
- Changement de lieu ou de mode de vie
- Changement de situation professionnelle
- Retour d’un long voyage
- Passage de la vie d’étudiant à la vie active
- Fin d’une relation, d’un emploi, d’un projet ou d’un rêve
- Changement de statut social
- Maladie ou événement de santé transformant
- Naissance (la première grande transition !)
- Entrée à l’école
- Adolescence / puberté : transformation du corps, affirmation de soi
- Études supérieures / départ du foyer familial
Dans ces saisons de vie, il y a souvent comme une épaisse couche de brouillard. Nous avançons à tâtons, sans assurance, parfois sans bouée de sauvetage, espérant qu’une terre nous attendra à l’arrivée.
Ces phases de transition — entre l’ancien et le nouveau — sont profondément déstabilisantes, parfois violentes à vivre, et peuvent ébranler tout notre être. Elles nous plongent dans un état d’insécurité qui bouleverse autant notre psychologie que notre physiologie : nous perdons nos repères, ne savons plus à quoi nous raccrocher.
Et pourtant, dans nos sociétés, on parle peu de ces espaces intermédiaires : ces lieux flous où l’on n’est plus tout à fait dans l’ancien monde, mais pas encore dans le nouveau. Ces moments de bascule où quelque chose se transforme en profondeur.
Dans cet épisode, nous verrons pourquoi ces périodes de transition sont si importantes à comprendre, et surtout comment les aborder avec plus de conscience et de bienveillance.
🌾 Pourquoi ces moments de transition sont passés sous silence dans nos sociétés ?
Je voulais dédier un épisode à ce sujet parce que ces moments de transition sont souvent passés sous silence dans nos sociétés.
Ils sont tus parce qu’ils sont généralement très inconfortables à vivre, parfois douloureux, et nous confrontent à des parts de nous qu’il est difficile de regarder en face.
Ils sont passés sous silence aussi parce que nous vivons dans une ère où la productivité est reine — et ces temps de latence, de ralentissement, de repli, sont souvent connotés négativement.Ils vont à l’encontre de nos valeurs dominantes, où l’on doit sans cesse optimiser, performer, avancer.
La société valorise davantage le faire, l’action, le prochain pas, plutôt que l’état d’être, l’accueil de ce qu’on ressent dans ces caps que l’on traverse.La deuxième raison, c’est qu’il existe un fort conditionnement sociétal à devoir rebondir.On doit sans arrêt passer d’une situation à une autre, sans presque prendre le temps de se retourner.
On nous pousse à prévoir le coup d’après, à savoir quelles étapes suivre, comme si nous devions être capables de basculer d’un monde à l’autre sans jamais prêter attention au passage — à cet espace de transition pourtant si précieux.
La société nous pousse ainsi à occulter les bénéfices de ces espaces intermédiaires, comme s’ils n’avaient aucune utilité.Le plus problématique, c’est que se couper de ces temps de transition, c’est se priver d’un temps de digestion :
un temps pour laisser infuser, reposer, se détacher, s’émanciper d’une vie, d’un modèle, de rôles que l’on a incarnés.Sans ces temps-là, il devient difficile de s’ouvrir vraiment aux nouvelles possibilités de l’avenir.
Ces phases sont aussi banalisées et sous-estimées, alors qu’elles peuvent avoir des conséquences profondément salutaires et transformatrices dans nos vies.
Tout au long de cet épisode, on va voir pourquoi ces passages sont essentiels, et en quoi ils peuvent nous aider à traverser les caps parfois les plus bousculants de nos existences.
🌱 Ces moments de transition jalonnent notre vie depuis tout bébé
Pourtant, ces moments de passage jalonnent notre vie depuis tout petit.Au départ, nous sommes en fusion avec notre mère, puis nous prenons conscience que nos individualités sont séparées.
Nous grandissons et traversons un nombre incalculable d’étapes où nous nous métamorphosons dans nos rôles : l’école, les relations, les études, les premiers amours, les amitiés, le choix de notre sexualité, nos orientations, nos choix de vie, puis le passage à l’âge adulte, avec toutes les responsabilités que cela implique.
Tous ces passages sont des moments charnières. Et pourtant, peu d’entre nous les ont vraiment digérés, accueillis, ou conscientisés pour ce qu’ils sont : des expériences profondes de transformation.
💬 Mon expérience
Je ne sais pas vous, mais quand j’ai vécu le passage d’étudiante à jeune adulte active, je ne me sentais pas du tout préparée.J’ai été propulsée dans un monde nouveau, avec des enjeux différents — et même le regard de l’entourage avait changé.On te demande sans cesse : « Et alors, c’est quoi la suite ? Qu’est-ce que tu prévois ? »
On t’invite à te projeter, à anticiper, à préparer l’étape d’après… plutôt qu’à simplement vivre ce cap, ressentir ce passage, l’intégrer.J’avais vraiment l’impression de passer d’un monde à un autre sans mode d’emploi,
sans savoir comment appréhender ce changement de vie soudain, où mon identité, mes repères et les bases que j’avais construites devenaient floues, voire obsolètes.
Ces passages, ces moments de transition ou de changement extérieur, créent de véritables bouleversements intérieurs : perte de repères, perte d’ancrage, peur, insécurité, et souvent un sentiment de solitude au cœur de la transformation.
C’est à la fois une transformation extérieure, liée à tous les changements visibles, et une transformation intérieure, plus profonde —faite de deuils, de croyances qui s’effritent, de visions du monde qui évoluent.Notre monde intérieur est touché, parfois ébranlé jusqu’à ses fondations.
Ces périodes peuvent sembler vides de sens.On se répète qu’on est perdu, les doutes affluent, le vertige s’installe.Et souvent, on a du mal à lâcher l’ancien : nos repères, nos relations, notre mode de vie, ce qui nous a construits.
Ce sont parfois de véritables moments de chaos, où l’on peut se sentir effondré, vivre des épisodes de dépression ou d’anxiété.Alors, si tu traverses toi aussi un moment de transition, je vais te proposer dans ce podcast quelques clés pour aborder ces passages avec plus de douceur, de conscience et de sérénité.
Pourquoi ces phases sont-elles si déstabilisantes ?
- Dans son livre Ancré, Deb Dana évoque les moments de chaos. Le mot chaos vient du grec khaos, qui signifie « espace vide » ou « l’espace qui existe avant que les choses n’apparaissent ». Elle écrit : « Réécrire l’histoire est un processus de transformation qui nous invite à naviguer avec la vulnérabilité propre à l’espace intermédiaire.
- Nous ne sommes plus prisonniers de l’ancienne histoire, mais pas encore ancrés dans la nouvelle. Nous sommes comme un trapéziste en plein vol, ayant lâché une barre pour atteindre la suivante. » Et c’est exactement ce qui se produit : on se sent mis à nu, dépouillé de ce qui nous est familier, plongé dans une posture de vulnérabilité où l’on ne sait pas encore comment la transition va s’opérer, ni vers quoi elle nous mène.
- Cela peut ressembler à un saut dans le vide sans parachute, un moment où l’on est livré à soi-même. Certains parlent d’un « saut de la foi », ce passage d’une situation à une autre sans garantie du résultat.
- D’un point de vue neurophysiologique, ces changements représentent une forme de « mini-traumatisme ». Le système nerveux est conçu pour rechercher la sécurité : tout ce qui est familier est perçu comme sûr. Il cherche donc à reproduire ce qu’il connaît. Chaque changement — petit ou grand — l’oblige à se recalibrer, se réajuster et s’adapter à la nouvelle situation. Il reçoit alors de nombreux stimuli inédits de l’environnement, qu’il doit identifier comme sûrs avant de pouvoir s’y engager pleinement. C’est pourquoi, lorsque nous vivons de multiples changements simultanément, notre système peut être fortement perturbé : il doit encoder de nouvelles informations sans pouvoir s’appuyer sur des repères familiers.
- De plus, notre cerveau conserve une structure très archaïque, vieille de plus de deux millions d’années. Son rôle principal est de nous protéger du danger afin d’assurer la survie de l’espèce. Or, l’inconnu est perçu comme une menace : le cerveau met alors en place des stratégies d’évitement ou de contournement pour maintenir un équilibre familier — même s’il est inconfortable ou souffrant. D’où les grandes résistances que l’on peut rencontrer en période de changement.
- Dans ces phases de transition, tout notre monde intérieur évolue : nos identités, nos aspirations, nos croyances, nos désirs se transforment. Certaines croyances deviennent obsolètes tandis que de nouvelles se façonnent. Quand nous sommes à mi-chemin entre l’ancien et le nouveau, nous faisons l’expérience d’une grande perte de repères.
- Ces anciennes identités, même si nous savons qu’elles ne nous correspondent plus, demeurent des repères rassurants. Elles nous ont longtemps servi d’ancrages, et les quitter peut provoquer un sentiment d’insécurité.
Pourquoi est-il essentiel d’accorder de l’importance à ces moments ?
- Il s’agit d’amorçer le passage en douceur : ces transitions engendrent de fortes perturbations physiologiques, psychologiques et identitaires. Le plus important est donc d’y insuffler de la douceur, de l’auto-compassion et beaucoup d’empathie envers soi-même.
- Ces moments sont précieux car ils permettent de se délester de ce qui ne résonne plus, de laisser derrière soi des identités passées qui ne sont plus en accord avec la personne que l’on devient, afin d’ouvrir une nouvelle étape de vie.
- C’est aussi un temps pour digérer le passé et créer de l’espace pour l’avenir : ne plus se sentir coincé entre deux mondes, deux réalités, mais retrouver un sentiment de cohérence intérieure.
- Enfin, ces périodes offrent une occasion unique de réactualiser ses envies, de clarifier ce qui est vraiment essentiel et de s’engager consciemment dans la direction que l’on souhaite prendre.
🌙 La nécessité d’ouvrir un espace où l’on peut accueillir l’insécurité
Il est normal de vivre de l’insécurité, de la peur, du doute ou un mélange d’émotions contrastées. Comme je l’ai évoqué plus haut, c’est un peu comme avancer à l’aveugle : on a une vision, une direction, mais beaucoup d’éléments se dessinent en chemin. On ne connaît ni les opportunités ni les rencontres qui jalonneront la route.
Chaque personne qui entreprend un changement expérimente une forme d’insécurité — et ce n’est pas un mauvais signe. C’est un état humain, légitime, une réponse naturelle à l’inconnu. Il est donc essentiel d’accueillir cet état plutôt que de le nier ou de le rejeter.
Cet état d’insécurité fait souvent émerger des peurs, parfois irrationnelles. La peur n’est pas notre ennemie : c’est un indicateur interne qui signale que la situation que nous vivons n’est pas encore bordée de repères familiers. En comprenant son rôle, on peut aborder cette phase avec plus de sérénité.
➡️ Première clé : au lieu de résister à la peur ou au doute, reconnais-les comme des parts de toi qui cherchent à te protéger.
Ce ne sont pas toi, mais des aspects de ton système intérieur. Cette prise de distance permet de te désidentifier du ressenti, de le légitimer plutôt que de le juger ou de le culpabiliser.
Je t’invite à ne pas lutter contre ces peurs, mais à les observer avec bienveillance. Un exercice que j’aime beaucoup consiste à dialoguer avec sa peur :
- « Je te vois, je te sens dans mon corps. Je sais que tu veux m’assurer une protection. Et je sais aussi que je suis capable de traverser cette transition. »
- Demande-toi : De quoi cette part de moi a-t-elle besoin pour m’aider à traverser ce passage ?
- À partir de là, fais appel à une autre part de toi — celle qui détient les ressources, la confiance, la force nécessaire pour soutenir cette étape. Ce dialogue intérieur apaise la peur et réactive ta puissance d’action.
⚠️ Si ces peurs deviennent trop envahissantes — qu’elles t’empêchent d’avancer, qu’elles provoquent des crises d’angoisse, un effondrement émotionnel ou un épisode dépressif — n’hésite pas à te faire accompagner. Il est important de ne pas traverser cela seul·e.
🌊 Sortir de l’illusion du contrôle qui pourrait nous protéger
Lorsqu’on se sent dans une grande vulnérabilité, presque mis à nu, on cherche naturellement à se raccrocher à quelque chose.
C’est souvent à ce moment-là que naît le besoin de tout contrôler : vouloir tout maîtriser pour ne pas ressentir d’émotions désagréables, baliser chaque étape du changement, anticiper l’issue, parfois même avec une obsession du résultat.
Pourtant, en cherchant à contrôler chaque détail, on se coupe du flux naturel de la vie qui, elle, cherche à nous guider et à nous accompagner. On résiste, on s’épuise, on lutte contre un mouvement plus grand que soi. À court terme, le contrôle peut donner une illusion de sécurité, mais à long terme, il génère souvent plus de souffrance.
🗝️ Lâcher le contrôle est un apprentissage, un chemin.
Et si ce conseil te semble abstrait, rappelle-toi simplement que tu n’es pas seul·e dans ton changement : la vie te soutient.Laisse-toi porter. Aie confiance dans le processus. Et si tu es familier·ère avec les synchronicités, observe-les : ce sont souvent des signes extérieurs qui confirment ton alignement intérieur, comme des clins d’œil de la vie qui te murmurent :
« Tu es sur la bonne voie, continue. »
🌿 Créer de forts ancrages de sécurité
Ces changements étant souvent de grandes sources d’insécurité et de perte de repères, il est essentiel de cultiver des points d’ancrage, des espaces de stabilité sur lesquels s’appuyer quand tout semble bouger.
Comme un bateau qui jette son ancre au port, tu peux poser les tiennes pour te relier à ce qui, en toi et autour de toi, reste solide. Contrairement au contrôle — qui apaise seulement en surface et finit par accroître l’anxiété —, les ancrages de sécurité viennent apaiser ton système nerveux en profondeur.
Ces ancrages peuvent être :
- intérieurs : ta respiration, ton corps, une méditation, une pratique artistique, ton journal, une prière, une marche consciente…
- extérieurs : un lieu familier, un proche soutenant, une routine apaisante, un objet symbolique, un rituel.
💡 Une pratique que je recommande : fais un état des lieux de tes ancrages de sécurité. Liste tout ce qui, aujourd’hui, reste stable dans ta vie. Ce qui ne bouge pas. Ce qui t’enracine.Tu verras alors que tout n’est pas en mouvement, qu’il existe déjà des bases sur lesquelles tu peux t’appuyer.
L’ancrage, c’est comme les racines d’un arbre : ce sont elles qui lui permettent de rester debout, stable, même quand le vent souffle fort. Ces racines — tes repères, tes ressources, ton lien au réel — te permettent de garder ta verticalité au milieu du changement.
Je parle souvent d’ancrages de sécurité parce qu’ils sont essentiels pour traverser les grands bouleversements de la vie.
Par exemple, à mon retour d’Inde après cinq mois, j’ai vécu un véritable choc : nouvel environnement, nouveaux repères, nouveau rythme.Pour adoucir la transition, j’ai créé mes ancrages : écouter ma playlist indienne, revoir mes photos, cuisiner des plats du pays, revoir les amis rencontrés là-bas. Et en parallèle, j’ai repris mes activités familières et sécurisantes d’avant mon départ.Ces ponts m’ont permis de faire la transition en douceur, en gardant symboliquement un pied dans l’Inde tout en me réenracinant ici.
Raviver les ressources déjà présentes en nous
… et qui ont déjà été mobilisées dans d’autres moments de transition. Une pratique très aidante consiste à te reconnecter aux ressources que tu possèdes déjà.Par exemple, si tu démarres un nouveau projet professionnel et que la peur t’envahit, souviens-toi de tous les moments où tu as déjà entrepris un changement avec succès.
Ferme les yeux quelques instants.Revis ces souvenirs : les sensations dans ton corps, les émotions ressenties, les pensées qui t’animaient.Laisse émerger la confiance, la fierté, l’assurance, l’apaisement.
Tu verras peut-être que, peu à peu, la peur perd de son intensité et fait place à une forme de calme intérieur.Ces souvenirs réveillent en toi des ressources déjà existantes — elles ne demandent qu’à être ravivées.
🌫️ Accepter la part de doutes et la phase d’incertitude qui l’accompagne
Accepte que le doute fera partie du chemin. Il ne disparaîtra pas totalement, et certaines périodes le rendront plus présent que d’autres.
Le doute n’est pas un ennemi, il est même souvent vertueux et salutaire : il invite à se questionner, à ajuster ses actions, à élargir ses perspectives, à remettre en lumière certaines croyances figées.
Nous avons tendance à percevoir le doute comme un signe de faiblesse, alors qu’il peut être une porte vers plus de clarté. Ce qu’il s’agit de discerner, c’est la différence entre :
- le doute qui ouvre, celui qui questionne avec curiosité et favorise la croissance intérieure,
- et le doute qui paralyse, celui qui t’enferme, t’immobilise, te coupe de ton élan vital.
Si le doute est très présent, demande-toi :
Quelle est la part de moi qui doute ?
Qu’est-ce qui, en moi, a peur ou cherche à tout contrôler ?
Connecte-toi à cette part, ressens-la dans ton corps : où se manifeste-t-elle ? Quelles pensées émergent ? Demande-lui simplement :
De quoi as-tu besoin pour te sentir apaisée, rassurée, entendue ?
En te reliant ainsi à ton doute avec bienveillance, tu cesses de le combattre. Tu apprends à le rassurer, à l’intégrer, et peu à peu, il devient un compagnon de route plutôt qu’un obstacle.
🌒 Traverser le deuil
Les périodes de transition, de changement ou de transformation impliquent toujours une forme de deuil. Le deuil d’une situation, d’un lieu, d’un rôle, d’une relation, d’une version de soi.
Le deuil, c’est ce processus psychologique et émotionnel par lequel nous acceptons la fin d’une étape de notre vie. Et cette traversée s’accompagne souvent d’une multitude d’émotions : tristesse, colère, confusion, nostalgie, excitation, joie… Parfois même tout cela à la fois.
Tu peux te sentir à la fois profondément triste et étrangement soulagé, ou éprouver de la gratitude tout en ressentant un vide.Ces émotions paradoxales sont normales et nécessaires. Elles témoignent du passage, de la transformation en cours.
Se laisser traverser par ces émotions, sans les juger ni les retenir, c’est laisser le passé se dissoudre. La tristesse, par exemple, a pour fonction de clôturer un chapitre, de rendre hommage à ce qui fut, avant de pouvoir accueillir ce qui vient.
Même lorsque tu quittes quelque chose qui ne te correspond plus, la séparation peut rester douloureuse. Et c’est parfaitement humain. Le deuil n’est pas linéaire. C’est un processus vivant, composé de vagues émotionnelles plus ou moins intenses, qui peuvent durer des semaines, des mois, parfois des années.
C’est une période d’adaptation, où l’on cherche un nouvel équilibre et un nouveau sens à sa réalité.
🌱 Créer de l’espace pour le renouveau
Pour qu’un renouveau puisse éclore, il faut d’abord faire de la place.On ne peut pas accueillir le nouveau si l’on n’a pas libéré l’ancien. Le deuil ouvre justement cet espace intérieur, cette disponibilité à la nouveauté.
« On ne peut pas remplir un vase déjà plein. »
Créer de l’espace pour le renouveau, c’est comme retourner la terre avant d’y semer de nouvelles graines. Une fois que tu as accepté ce qui s’achève, tu disposes d’une terre intérieure fertile, prête à accueillir le futur.Comme en automne : les feuilles tombent avant de nourrir le sol, permettant à la vie de renaître au printemps.
Tu peux t’aider de quelques questions :
- Qu’est-ce que j’ai besoin de laisser aller pour faire de la place à ce qui vient ?
- Qu’est-ce que je souhaite désormais cultiver dans ma vie ?
- À quoi ai-je envie de dire oui ?
S’entourer d’un environnement soutenant et nourrissant
Le soutien extérieur est une ressource précieuse, souvent sous-estimée.Ces moments de transition peuvent être solitaires : on se replie, on se tait, par pudeur ou par peur d’être incompris. Pourtant, être entouré est essentiel.
Cherche la présence de personnes rassurantes, bienveillantes et à l’écoute — celles avec qui tu peux être pleinement toi, sans jugement, sans conseil non sollicité.Certaines personnes, même bien intentionnées, parlent à partir de leurs propres peurs et insécurités.
Rappelle-toi : tu n’as pas à porter les peurs des autres. Ce qui t’appartient, c’est ton propre cheminement. Privilégie les espaces où tu te sens accueilli·e, entendu·e, respecté·e dans ta vulnérabilité. Et célèbre chaque petite avancée, chaque progression, chaque pas. Regarde le chemin parcouru — tu te rendras compte que tu avances, même quand tu crois stagner.
🕰️ Ne pas se mettre de pression sur la durée du processus
On ne contrôle pas le temps nécessaire pour intégrer un changement, un deuil ou une transformation identitaire. Et c’est souvent la partie la plus difficile : nous voudrions savoir quand la douleur cessera, quand la clarté reviendra.
Mais la vie a son propre rythme. Elle nous invite à faire confiance au processus, à respecter le temps organique dont chaque étape a besoin. Tiens un journal si cela t’aide : note tes ressentis, tes prises de conscience, les petits pas accomplis.
Tu réaliseras, avec le recul, combien chaque phase — même la plus inconfortable — t’a rapproché·e de toi-même.
Traverser une phase de transition, c’est apprendre à danser entre la fin et le commencement.
C’est accepter de se laisser traverser, d’honorer le passé tout en s’ouvrant à l’inconnu.
Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais une preuve de vie, de mouvement, de croissance.
Plus tu accueilles avec douceur ces espaces d’incertitude, plus tu offres à ton être la possibilité de se réinventer avec justesse et authenticité.
Fais confiance au rythme naturel du changement — il sait où il te mène.
Merci pour ta lecture, et à très vite pour un nouvel article !
